CHRONIQUE 1973- 1980

 

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Torhout-Werchter

1980

 

 

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MÉDIAS

 

Folllies émission télé RTBF - 1973

 

ROCK ANNÉES 70 par Piero

 

Gravé dans le Rock

L'ouvrage de Piero Kenroll en 17 chapitres

 

 

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LES GRANDS FESTIVALS POP EN BELGIQUE

JAZZ-BILZEN FESTIVAL

11-12-13-14 AOÛT 1977

 

TREIZIÈME ÉDITION

 

© jazzbilzen

 

 

jazz bilzen 77

 

Lors de la tumultueuse (une fois encore) assemblée générale qui se déroula le 17/12/76, Theo Boelen fut élu Président de l'asbl Jazz Bilzen. De ce fait, il hérita de la délicate mission de superviser l'organisation de la treizième édition du plus ancien festival de rock belge. Un record sur le plan européen !

 

Mais tout ne se déroula pas aussi facilement qu'escompté. En effet, le quorum des 2/3 n'étant pas atteint, il fallu, en urgence, téléphoner à plusieurs membres et même aller en chercher certains chez eux pour les amener à la table des votants. Ce soir-là, les choses durèrent jusque 22 heures.

 

A cette occasion, Boelen en profita pour mettre l'accent sur la fonction réelle de membres-collaborateurs et décréta que s'ils voulaient le rester, chacun devrait y mettre du sien tout au long de l'année et pas seulement lors des trois ou quatre journées consacrées au festival.

 

La première mesure administrative prise par le nouveau Président fut de revoir en profondeur le fonctionnement de l'asbl qui, à ce moment-là, comptait cinquante-huit membres.

 

Theo Boelen : «  En examinant la liste des présences des réunions précédentes, je constate que ce sont toujours les mêmes qui bossent ».

 

Il annonça donc que tout absent, sans excuse valable, lors de la prochaine assemblée générale, serait automatiquement « démissionné ».

 

 

Sur le plan de l'organisation artistique, l'assemblée décida de revoir sa copie à propos de la compétition des groupes amateurs. Désormais une présélection sera orchestrée à partir de la Belgique, de l'Allemagne et des Pays-Bas.

 

Quant au nombre de groupes professionnels à se produire sur le grand podium, il fut fixé à maximum huit par jours. Et finalement, le dimanche ne fut plus réservé exclusivement au jazz, mais plutôt à un mélange des genres.

 

«  Les notions d'entractes, de rock ou de jazz ne sont désormais plus de mise. Nous allons apporter aux festivaliers une musique universelle. Donnons un coup de jeune à Bilzen en gommant son côté un peu trop traditionnel ».

 

 

LA CONSTITUTION DU PLATEAU …

 

«  Cette année nous n'aurons toujours pas les Rolling Stones, ni Bob Dylan, ni Elvis Presley sur le podium. Quant à Led Zeppelin ou aux Who, ils sont bookés ailleurs. Mais leur présence est-elle vraiment indispensable ?

Les vrais amateurs de bonne musique savent que notre programme sera à la hauteur de leurs espérances.

 

L'ÉPOQUE PUNKS

 

Theo Boelen : Pour la fête annuelle des membres de Jazz Bilzen, inutile de trop fouiller dans votre garde-robe. Une simple tenue de ville suffira, agrémentée, si possible, de l'un ou l'autre accessoire tel qu'un collier de chien, une épingle à sûreté à travers la lèvre ou le lobe de l'oreille.

 

Comme Bilzen 77 sera en partie axé sur le mouvement punk, leurs crêtes de coq ou leurs accessoires ne risquent plus de choquer grand monde ».

 

 

 

Pour Info :

 

Pour couvrir l'événement, Theo Boelen tenta d'intéresser la BRT3 via son émission « Jazz magazine » mais sans succès. La 13 ème édition démarra avec un avoir en caisse de 3.977.183 francs belges (cent mille euros), somme résultant des bénéfices des deux années précédents et d'un emprunt de 650.000 francs.

 

AIE, LES PUNKS !

 

Grosse frayeur jeudi dans la population bourgeoise de Bilzen en voyant débarquer des dizaines d'hurluberlus équipés de clous, de chaînes, de colliers pour chien et d'épingles de nourrice.

 

En effet, c'est à la dernière minute que furent annoncées pour le jeudi les prestations d'Elvis Costello, de Damned et de the Clash.

 

 

À part les conditions atmosphériques assez caractéristiques de l'année, on ne peut pas dire que le festival de Bilzen ait été, en 1977, très représentatif de son époque.

 

Sur plus de trente groupes à défiler sur le podium, quatre seulement étaient plus ou moins new wave : Graham Parker, Elvis Costello, Damned et Clash.

 

Deux d'entre eux, les plus énergiques, se sont fait chahuter par une partie du public qui se croyait encore en 1969 (et à Woodstock probablement).

 

Ceux qui eurent le plus de succès furent des valeurs établies comme Thin Lizzy ou Uriah Heep, si pas des ancêtres revenant, comme les Small Faces.

 

Pourtant s'il n'y avait pas eu cet esprit passéiste et le sale temps c'aurait pu être un très bon festival. Pensez donc quatre jours cette fois, et il y avait des progrès d'organisation à mettre au crédit du comité...

 

Mais n'anticipons pas...

 

© tjeu sourbron

 

Punks : un nouveau look © jazzbilzen

 

JEUDI 11 AOÛT

 

COMPTE RENDU DE PIERO KENROLL

(Articles parus dans Télémoustique N° 2692-2693-2694)

 

14 Hr : CONCOURS GROUPES AMATEURS

•  Vainqueur du concours des groupes amateurs : TRAIN

 

Johan Verminnen, Roland, Big Bill

•  Elvis Costello

•  The Damned

•  The Clash

 

DES AMÉLIORATIONS DE TAILLE

 

Cette journée débuta sous un ciel sombre avec neuf excellents groupes d'amateurs. Même le magazine Humo ne fut pas avare de compliments.

 

Cette année : grande amélioration dans l'organisation de la finale du concours de groupes amateurs. Grâce à un système de présélection, de collaboration avec le festival de Geleen et d'éliminatoires durant les semaines précédentes, les neuf groupes qu'on a vus défiler l'après-midi sur un grand podium (jusqu'à l'année passée, le concours amateur se faisait en ville sur un petit podium indépendant, et l'accès était gratuit pour le public) étaient tous convenables à défaut d'être originaux ou particulièrement enthousiasmants pour une raison ou l'autre.

 

Sachez que c'est Train, un groupe allemand jazz-rock, qui a gagné, que Frisbee, un groupe hard de Roulers a eu le prix du public, et que Cataract, encore du jazz-rock allemand, a reçu celui de la presse. Ces prix se résument à quelques long- playings et il est probable que l'on n'entendra plus jamais parler d'eux. Ils ont donc bien du mérite de s'être, donné tant de mal pour si peu.

 

Le seul capable d'aller un peu plus loin, à mon avis, n'a rien gagné du tout. C'est encore un groupe allemand baptisé Phoenix, aux compos tions très riches mélodiquement.

 

 

L'arrière du podium © jazzbilzen

 

Une autre amélioration de taille : la scène a été agrandie et divisée en deux, ce qui permet à un groupe d'installer son matériel pendant que l'autre joue, et réduit considérablement les « vides » entre le passage des groupes. Il aura fallu treize éditions de « Bilzen » pour en arriver, enfin, à cette solution qui est celle du bon sens (l'idéal serait cependant une triple scène pour parer à un éventuel imprévu).

 

Ensuite la All Flemisch Session vit défiler Johan Verminnen, Big Bill et Jean Blaute, qui ne remportèrent qu'un succès d'estime.

 

 

PUNK POWER IN "MUDSTOCK"

allusion à Woodstock et à mud (boue)

 

Des rivières de boue... partout © jazzbilzen

ELVIS COSTELLO

 

Le plus étonnant est sans doute le relativement petit nombre de « punks » dans le public, alors que le programme du jour était essentiellement new wave et surtout la présence d'un grand nombre de « hippies » (ou « lourds » ou « Woodstock », appelez-les comme vous le voudrez) qui, manifestement, avaient un fort préjugé anti-punk.

 

Le seul artiste new wave dont le passage se fit quasiment sans problème fut ELVIS COSTELLO, qui, s'il détient quelques bonnes chansons dans son répertoire, ressemble un peu trop à Graham Parker, autant musicalement que par son manque de présence en scène que pour impressionner vraiment.

 

ELVIS COSTELLO, personnage énigmatique, nous est connu par deux simples que l'on retrouve dans son tout récent premier album, une des perles vinyliques du moment. Son groupe s'appelle THE ATTRACTIONS et se compose de Steve Manson aux claviers, Pete Thomas à la batterie, Bruce Thomas à la basse et, of course, de Elvis à la guitare et au chant.

 

On ne peut s'empêcher de le comparer à Graham Parker ou à Van Morrison.

 

Elvis Costello : « Ces histoires d'influences sont irritantes : les gens essaient toujours de vous comparer à quelqu'un d'autre. J'apprécie la comparaison avec Graham Parker : je crois qu'il est la seule personne à faire quelque chose qui se rapproche de ce que je fais. »

Elvis Costello © jeanschoubs

 

THE DAMNED

Dave Vanian, chanteur des Dawned © jazzbilzen

 

Lors de la montée sur scène de Damned, une partie du public devint hystérique. Sur le podium, le chanteur Dave Vanian clama dès son entrée : « this is Bilzen, not Belsen-Belsen » en faisant allusion au camp de concentration nazi de Bergen-Belsen en voyant les vigiles de la sécurité déambuler avec leurs chiens et la présence de barbelés au dessus de la clôture séparant la scène du public.

 

"Allez-y, continuez ! Vous ne pourrez pas m'atteindre".

 

DAMNED et CLASH furent les seuls groupes victimes de problèmes de distorsion, alors que tout s'était bien passé avant eux.

 

Eh oui, ils se sont faits copieusement huer et, ma foi, il faut dire que ce qui sortait des baffles au moment, de leur passage n'était pas de la meilleure qualité.

 

Tout proviendrait, paraît-il de ce que le technicien du festival, chargé de régler l'amplification générale, était un de ces « vieux hippies-à-cheveux-longs » qui refusait obstinément de baisser le volume.

 

Tout le long de leur prestation, des boites de bière et de cola volèrent en direction de la scène, la plupart ne l'atteignant pas d'ailleurs, mais blessant des gens aux premiers rangs.

 

Il en faut toutefois plus que ça pour faire peur aux musiciens de ces groupes. Dave Vanian, le chanteur des DAMNED alla même jusqu'à se moquer des lanceurs en disant : " Allez-y, continuez ! Vous ne pourrez pas m'atteindre".

 

 

Dave Vanian est le chanteur, image noire, grande cape, rappelle Dracula, le visage très blanc ; sa manière de se mouvoir sur scène est absolument unique, plutôt fascinant.

 

Dave Vanian et Captain Sensible © Coerten

 

Le guitariste, Brian James, qui vécut et fit partie de quelques éphémères groupes en Belgique, est plus calme sur scène et, vu son physique — genre Keith —, est sans doute le seul membre du groupe qui ne pourrait pas faire croire qu'il est une quelconque réincarnation démoniaque ou le fruit de je ne sais quelle idylle extra-terrestre... son jeu de guitare est incisif, rapide, puissant, tout ce qu'il faut, quoi !

 

 

CLASH

Clash © jazzbilzen

 

Clash est constitué de Joe Strummer à la guitare et au chant, de Paul Simonon à la basse, de Micky Jones à la guitare et de Topper Headon à la batterie. Leurs prestations scéniques sont toujours des plus mouvementées. Le répertoire du groupe se compose de courts morceaux interprétés à la suite les uns des autres à un rythme effréné.

 

Après la musique tonitruante et le show  provocateur de Damned, The Clash eut la dure tâche de faire mieux encore.

 

Tandis que les spectateurs des premiers rangs recevaient des masses de cannettes sur la tête, Joe Strummer sauta de la scène pour essayer de déraciner un piquet de la clôture. Mais le chef de la sécurité, Frank Gall et son compère Philippe Plusquin, robuste militaire de profession, le renvoyèrent sur scène où il alla se fracasser le nez contre un pied de micro. Il termina cependant sa prestation avant d'aller se faire soigner à l'hôpital de Bilzen.

 

Le succès ne fut pas au rendez-vous.

 

 

VENDREDI 12 AOÛT

14 Hr : FESTIVAL POP (Dell)

 

0M

•  Ted Easton Jazz Band

•  Albion Dance Band

•  Ted Nugent

•  Graham Parker & The Rumour

•  Uriah Heep

•  Colosseum II

 

PLUIE ET GADOUE S'INVITENT AU PROGRAMME

 

Le déluge © Coerten

 

La grande vedette du vendredi, cette année, aura été la pluie. Il y avait longtemps que ce n'était plus arrivé à Bilzen. Il faut remonter à 1971 sur l'ancien site du festival). Mais, cette fois, ce fut un véritable déluge.

 

Le van d'Organ Contest ne peut accéder à l'arrière du podium. Lou Bennett,

en costume blanc, doit faire appel aux membres de l'organisation du festival

pour amener son matériel par jeep © jeanschoubs

 

De 11 à 23 heures, il n'arrêta pas un instant de pleuvoir. La plaine se transformant bientôt en un immense bourbier. Ce qui devait avoir pour effet de retarder considérablement le passage des groupes. Les camions de matériel s'enlisaient les uns après les autres dans l'exigu chemin d'accès menant à la scène.

C'est avec Ted Easton, que les trombes d'eau avaient commencé à s'abattre sur le site. Heureusement pour les organisateurs, la prévente avait bien fonctionné, ce qui fait que ce n'est pas moins de six mille courageux spectateurs, drapés dans leurs imperméables, sacs en plastique ou à l'abri sommaire d'un parapluie qui restèrent, stoïques, jusqu'à la nuit à attendre le solo de batterie de Jon Hiseman.

 

TED NUGENT

 

À part OM et TED EASTON JAZZ BAND, groupes de jazz très traditionnels, il faut signaler aussi une "agréable" (ah ! s'il avait fait beau !) prestation de l'ALBION DANCE BAND. Ensemble folk-rock anglais dans la lignée de Lindisfarne, à la musique jolie, plaisante et variée. À revoir dans de meilleures conditions.

 

Quant à TED NUGENT, plus bruyant que jamais, il a peut-être définitivement tourné en ridicule la loi sur la limitation sonore à 90 décibels.

 

Si ce type peut se produire sans que la police intervienne (et elle est nombreuse dans un rayon de dix kilomètres autour du festival, rayon dans lequel on doit entendre Ted sans problème) il doit y avoir là un argument de poids pour quiconque aurait dorénavant des démêlés avec la loi.

 

Ou alors la justice n'est pas la même pour tout le monde. Pas de grande différence avec sa prestation à Bruxelles en tout cas.

 

Ted Nugent © Coerten

Ted Nugent © jeanschoubs

 

 

Graham Parker and The Rumour © jeanschoubs

 

Gary Moore - Colosseum © jeanschoubs

 

GRAHAM PARKER AND THE RUMOUR

 

L'atmosphère du festival se ressentit évidemment de ces conditions climatiques infectes. Comment apprécier un bon groupe alors qu'on est trempé jusqu'aux os et couvert de boue ?

 

Mais cela ne devait pourtant pas empêcher le nombre de spectateurs de s'accroître sensiblement dans la soirée.

 

GRAHAM PARKER et en début de nuit COLOSSEUM suscitèrent pourtant quelques réactions favorables. Le premier accompagné non seulement par THE RUMOUR, mais aussi pour l'occasion par une section de quatre musiciens aux cuivres, se montra beaucoup plus dynamique que lors de son passage à Bruxelles. Mais sa musique continue à manquer de relief.

 

 

COLOSSEUM

 

Quant à COLOSSEUM qui en est, je crois, à son troisième remplacement à Bilzen (il n'est jamais au programme du premier coup, mais on fait appel à lui in extremis pour remplacer quelqu'un qui ne vient pas), il enchante les amateurs de technique, avec l' inévitable et impressionnant solo de batterie de Jon Hiseman, toujours assuré d'acclamations.

 

 

URIAH HEEP

Uriah Heep Belgium77

Uriah Heep © jazzbilzen

 

 

John Lawton - Uriah Heep © Coerten

Le seul groupe qui réussit finalement à faire oublier le sale temps fut ... URIAH HEEP.

 

Eh oui, ces «dinosaures du rock » mirent toute leur expérience de vétérans dans la balance pour démontrer que le professionnalisme sert parfois à quelque chose.

 

Utilisant sans complexes les recettes du show les plus éculées, mais les plus efficaces, ils réussirent même à faire chanter le public par deux fois, ne s'éloignant pas, pour le reste, du répertoire qu'ils présentèrent à Bruxelles il y a quelques semaines.

 

Chapeau !

 

SAMEDI 13 AOÛT

14 Hr : FESTIVAL POP (Dell)

 

•  Stella Marrs and Tony Scott

•  Blue

•  Organ Contest (Lou Bennett, Mike Carr and Art Taylor)

•  Stanley Clarke Band

•  lan Gillan Band

•  Aerosmith

•  The Small Faces

 

 

Heureusement, le samedi, il n'a pas plu. La boue de la veille était toujours là, mais enfin, avoir la tête au sec remontait déjà le moral de tout le monde. Seuls quelques membres de l'organisation étaient quelque peu réticents à se réjouir.

 

Pensez donc : en plus des problèmes de camions de matériel embourbés, ils venaient d'apprendre que la seule chose concernant le festival que la BRT avait trouvée à dire était qu'il y avait eu la veille de violentes bagarres et plusieurs arrestations.

 

Or s'il y a effectivement eu une bagarre, ce n'était pas au festival, mais au village même, où des bandes de « Hell's Angels » (il y en aurait quelques-unes en Flandre et en Hollande) s'étaient donné rendez-vous pour se taper dessus.

 

Ce n'est pas la première fois que cela arrive à Bilzen.

 

Alors que sur le site du festival il n'y a pas de boissons alcoolisées, dans le village, les cafés sont ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et il y a des gens qui ne viennent à Bilzen que pour s'offrir une « biture » monstre.

 

On en trouve parfois cuvant leur bière au milieu des trottoirs, ou endormis dans leur vomissure. Cela n'a pas l'air d'être considéré comme « grave » par les forces de l'ordre. Par contre, ceux qui ont le malheur d'être pris en train de fumer un «joint» » s'exposent aux pires ennuis... C'est ça la société de consommation

C'est ça la justice...

 

 

STELLA MARS AND TONY SCOTT BLUE

Stella Marrs et Tony Scott

© jeanschoubs

 

Comme la veille, ce furent les groupes « jazz » qui commencèrent l'après-midi avec, pour commencer, STELLA MARRS (au sax) et TONY SCOTT (à la clarinette). Tous les deux accompagnés par le trio belge de Roger Van Haverbeke, qui les ont ramenés des USA.

 

Ensuite, BLUE, un solide petit groupe britannique de quatre musiciens pratiquant un style très mélodieux voisin d'America. Plaisant et efficace, mais rien d'exceptionnel.

ORGAN CONTEST

 

Mike Carr © jeanschoubs

 

Lou Bennett © jeanschoubs

 

Art Taylor © jeanschoubs

 

Ensuite ORGAN CONTEST monte sur le podium. On va assister à un duel entre deux « monstres » de l'orgue. LOU BENNETT et MIKE CARR, soutenus à la batterie par ART TAYLOR, un autre grand nom du jazz.

STANLEY CLARKE BAND

 

Le passage de STANLEY CLARKE, bassiste virtuose, aussi à l'aise aux côtés de Chick Coréa que de Jeff Beck, servira on ne peut mieux de transition entre les genres.

Sa prestation servit de trait d'union entre le jazz et le rock en démontrant qu'il n'a pas volé sa réputation de meilleur bassiste actuel par une brillante démonstration technique.

 

Stanley Clarke © Coerten

Stanley Clarke © jeanschoubs

 

IAN GILLAN BAND

 

Ian Gillan Band © Coerten

 

 

Et s'il est plus jazz que rock, le IAN GILLAN BAND qui venait ensuite était lui plus rock que jazz sans renier ce dernier toutefois.

 

Malheureusement IAN GILLAN lui-même n'est plus qu'une carricature de la star qu'il a été.

 

Incroyablement lourdaud sur scène, et pathétique dans ses poses de prima donna, il devait décevoir quasiment tout le monde.

 

Même s'il essaya de sauver les meubles avec des versions de Child In Time et Smoke On The Water rappelant le temps où il était chanteur de Deep Purple.

 

Hélas pour lui, ce temps-là est révolu.

 

Il n'a pas compris que seul l'humour peut contrebalancer la nostalgie.

 

Ian Gillan © jeanschoubs

 

AEROSMITH

 

Steve Tyler - Aerosmith © Coerten

 

 

AEROSMITH non plus. Mais je crois que le problème avec ce groupe-là, c'est qu'il s'imagine encore être actuel. Or sa prestation se révéla tout au plus une mauvaise caricature d'Heavy-Metal.

 

La musique du groupe est un hard-rock monotone qui apparaît sur scène considérablement plus laborieux que sur ses disques, avec des musiciens d'une banalité affligeante.

 

On se serait demandé si c'était bien là le vrai AEROSMITH dont certains font tout un foin, s'il n'y avait Steve Tyler, le chanteur qui (et c'est le seul atout du groupe) a effectivement « une gueule. Un conseil : vous pouvez vous contenter de sa photo, car une fois que vous avez vu les trois poses différentes que comprend son jeu de scène, vous avez tout vu.

 

Des groupes comme ça, il y en a des milliers.

 

Pour la petite histoire, l'ouvrage consacré à l'histoire des festivals de Bilzen, nous apprend que : leur manager avait initialement exigé un cachet de 32.000 $ qui, après multes palabres, fut ramené à 20.000.

 

 

 

Aerosmith © Coerten

 

À ses dires, le groupe rentra à peine dans ses frais. Cela dit, celui-ci voulait à tout prix « faire » Bilzen.

 

Peu de spectateurs furent vraiment impressionnés par Aerosmith, si ce n'est les responsables du podium qui virent arriver trois camions bourrés de matériel. Il n'y avait déjà plus de place sur la scène après que le premier fut déchargé.

 

THE SMALL FACES

Bilzen 77  Small Faces

Steve Mariott et Kenny Jones - Small Faces © jazzbilzen

 

Par contre, l'humour peut contrebalancer la nostalgie. Les SMALL FACES l'ont bien compris. Eux, au moins, ils admettent qu'ils appartiennent au passé (Steve Marriott : « Faites gaffe, les punks, je suis le modèle original ») et jouent le jeu à fond.

 

Ils s'amusent à ressusciter leurs « hits » d'il y a dix ans comme des gosses qui retrouveraient soudain un vieux jouet passionnant. Et ils amusent tout le monde.

 

Sans blague, après trois jours de festival, ils furent les premiers à faire l'unanimité et plutôt que de me lancer dans une énumération de superlatifs concernant les qualités vocales et scéniques de Mariott en particulier, je n'ai qu'un souhait à émettre : qu'ils nous reviennent rapidement dans une bonne salle.

 

 

Small Faces © Coerten

 

DIMANCHE 14 AOÛT

    14 Hr : FESTIVAL POP (Dell)

 

•  Yvan Guilini

•  Horslips

•  John Miles

•  Thin Lizzy

•  Crazy Cat

•  Sensational Alex Harvey Band

 

Dimanche à Bilzen © Coerten

 

HORSLIPS

 

Horslips Bilzen 1977

Horslips © Coerten

 

 

Le dimanche, les deux groupes de jazz qui devaient ouvrir l'après-midi déclarent forfait pour d'obscures raisons techniques et de disparition de batteur.

 

Vers 13 h 30, on a la surprise de voir THIN LIZZY monter sur scène pour faire une balance et répéter trois morceaux. C'est la première fois, à ma connaissance, qu'un groupe vient faire cela sans complexe alors que le public est déjà admis sur le terrain.

 

 

Mais la suite des événements allait prouver que la conscience professionnelle paie.

 

C'est finalement les HORSLIPS qui commencent la journée assez tard. Ce groupe irlandais, vêtu d'un uniforme composé de vestes de cuir noir et de jeans, semble réunir de multiples influences : ésotérisme, folklore et rock. On n'est pas loin de Gryphon ou de l'ex-Incredible String Band, mais ce ne sont que les jigs du violoniste qui feront réagir le public.

 

 

JOHN MILES

 

 

John Miles © jeanschoubs

JOHN MILES suit et impressionne tout le monde. Très sûr de lui, le frêle guitariste blond aux cheveux courts qui ne bougeait pas beaucoup sur scène lors de son premier passage chez nous, est devenu un solide "performer" dont les capacités vocales vont captiver le public.

 

Souriant, détendu, mobile, il aligne les compositions de ses deux albums comme autant de preuves qu'il faut compter avec lui et est chaudement rappelé.

 

Il achève avec une éblouissante version de Roll Over Beethoven, et à ce moment-là, il semble qu'après les Small Faces, il soit le meilleur moment du festival.

 

 

THIN LIZZY

 

Thin Lizzy © Coerten

 

 

Avec les trois groupes qui vont se succéder, s'abat sur le public un véritable déluge de rifts électriques. Tout d'abord avec THIN LIZZY et son bassiste/chanteur, Phil Lynott, assisté de Brian Robertson à la guitare.

 

Phil Lynnott, ce grand Irlandais basané qui fait se pâmer toutes les filles dès qu'il les regarde dans le blanc des yeux. Avec ses acolythes, il va véritablement faire un malheur.

 

Et c'est bien normal : ses musiciens sont bons et cohérents. Leurs compositions accrochent, la voix est chaude, les rocks balancent.

 

 

Les slows sont pleins de feeling, et ce type a un magnétisme fou.

 

C'est l'allégresse, certains se roulent de plaisir dans la boue, un type porté à bout de bras dans une baignoire apparaît soudain au-dessus des têtes de la foule...

 

Pas d'erreur, on s'amuse ! Il y a deux rappels, mais on en voudrait encore, et les imbéciles de service commencent à lancer des boites sur scène.

 

Dans une foule de dix mille personnes, il y a toujours un certain pourcentage de cons, c'est fatal.

 

 

KRAZY KAT

 

Krazy Kat © Coerten

 

 

La tâche ingrate de passer entre THIN LIZZY et le band d'ALEX HARVEY échoit à KRAZY KAT, les malheureux ex­ Capability Brown, qui remplacent Pat Travers n'en ont sûrement pas demandé autant.

 

Disons qu'ils s'en tireront sains et saufs. On ne les a pas assassinés. Ils étaient tellement anodins que la plupart auront cru que c'était des disques qui passaient pendant que quelques roadies astiquaient des guitares.

 

Z'ont même joué « du Beatles » : très original, comme vous voyez.

 

Krazy Kats Belgium 77

Graham White et Tony Ferguson © jeanschoubs

 

SENSATIONAL ALEX HARVEY BAND

 

Alex Harvey Bilzen 77

Sensational Alex Harvey Band © Coerten

 

 

Avec l'arrivée sur scène d'ALEX HARVEY en grand uniforme de capitaine du S.A.H.B., on se dit que décidément c'est la meilleure journée du festival et qu'on va sûrement prendre son pied encore une fois. C'est l'inévitable Faith Healer, mais Alex n'a pas l'air d'être dans son assiette, il traîne pour passer au morceau suivant.

 

Il joue de la guitare maintenant, et il n'a pas l'air à l'aise avec cet instrument. Il présente pas mal de nouvelles compositions dont une assez longue King Kong n'est pas très convaincante à première écoute.

 

Puis il annonce : The Hoochi-Cootcha ! ou quelque chose comme ça et essaie de faire répéter le public, mais celui-ci ne suit pas. Ça devient pénible. Vient alors un trio de danseurs. Deux danseuses et un danseur pour être précis. Comme à Londres, ces gens ont le dos nu, mais là, il y avait trois danseuses, un point, c'est tout, ce qui était mieux à mon avis (on est phallocrate ou on ne l'est pas).

 

Après un certain temps, les voilà qui lancent des bananes au public. Certains n'apprécient que modérément cette charmante attention et renvoient les bananes aussi sec (enfin façon de parler, car il faisait toujours humide). Quelques huées se font entendre. Heureusement Alex entame son numéro de Framed qui fait toujours son petit effet. Il a laissé tomber la parodie d'Hitler et il redresse un peu la situation. Il termine sans conviction avec Delilah.

 

Le rappel est maigre. Alex revient d'abord seul et entame Shake Rattle And Roll. Le groupe le suit, mais déjà la plus grande partie des spectateurs se dirigent vers la sortie. Bilzen '77 se termine en queue de poisson...

 

Pas étonnant, notez, avec toute cette flotte !

 

 

Alex Harvey © jazzbilzen

 

Bilzen 77 - the end © Coerten

 
*
EN VRAC

 

 Les différents organes de presse titrèrent :

" Festival de Bilzen 1977 - Pluie, pluie, mais unique !"

" Punk, plastique et parapluie".

"Jazz Bilzen a tout eu sauf des moments d'exception".

Le Melody Maker titra même : "Festival de Mudstock".

 

 Après l'édition 76, Het Belang van Limburg a fait une enquête auprès des spectateurs afin de déterminer les diverses raisons du public à venir au festival : Réponses : 45% : pour la musique - 35% : pour l'ambiance et/ou le pèlerinage - 10% : par curiosité ou pour vivre l'expérience une fois dans sa vie - 7% : sans opinion

 

Estimation du nombre de spectateurs pour les 4 jours : 25. 000

 

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Réalisation et mise en page : Jean Jième

avec la collaboration de Jazz Bilzen et Bilisium

Extraits du livre Jazz Bilzen traduits par

Emeric Rezsöhazy

 

Jazz Bilzen Book 1965-1981Jazz Bilzen Book 1965-1981

 

1965- 1981 (420 bladzijden)

 

Het boek over Jazz Bilzen is momenteel nog te koop bij de dienst Toerisme van de stad Bilzen in Alden Biesen, in het Stadhuis op de Markt in Bilzen en in cultuurcentrum de kimpel, eikenlaan 25 in Bilzen. De verkoopprijs is 39.50 euros. Het boek kan ook verstuurd worden.

Rekeningnummer 001-4574210-57
IBAN: BE 09 00145742 1057

T. 089 51 95 33 - 0478 57 21 10 - jeanpierre.poesen@bilzen.be