MARTY WILDE
BORN TO ROCK'N'ROLL
THE 50TH ANNIVERSARY CONCERT UNIVERSAL 2007
Un article de CHRISTIAN NAUWELAERS
L'ARTISTE
Après Tommy Steele et Terry Dene, mais avant Cliff Richard et Billy Fury, Marty Wilde (son nom d'artiste) est devenu une authentique idole du rock and roll anglais, révélée par les shows TV du grand Jack Good: Six Five Special puis Oh Boy !. Sa carrière débute en 1957, sur le label Philips.
En mai 2007, une tournée en célèbre les cinquante ans. Un show absolument magnifique est capté le 27 mai 2007 au Palladium de Londres, où se déroulèrent tant de mythiques Sunday Night At The London Palladium pour la chaîne commerciale ITV.
Notamment avec les Platters, Buddy Holly and the Crickets, Cliff and the Shadows,the Beatles etc. La série de tubes de Wilde commence en juillet 1958, avec une reprise très réussie du Endless Sleep de Jody Reynolds.
Ses autres principaux succès de l'époque sont Donna (de Ritchie Valens) en mars 1959, A Teenager In Love (de Dion and the Belmonts) en juin 1959, Sea Of Love (de Phil Phillips) en septembre 1959, Bad Boy (décembre 1959), Little Girl (décembre 1960). |
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Photoplay juin 1960
Cette énumération situe un peu les limites de cet artiste: ses quatre premiers succès (tous ont atteint le top 10 anglais) sont des reprises. À noter que Bad Boy et Little Girl, les deux derniers de la petite énumération, ne sont pas des reprises de l'un ou l'autre des divers morceaux américains portant le même titre !
Les fans des Beatles connaissent très bien leur excellente interprétation du frénétique Bad Boy de Larry Williams, alors que le Bad Boy chanté par Mink DeVille a été créé par Clarence "Bad Boy" Palmer and the Jive Bombers !
Quant à Little Girl, c'est sans doute le titre (pas foudroyant d'originalité) qui a intitulé le plus de chansons totalement différentes dans l'histoire du rock ! Le seul qui fut un vrai succès, bien plus que le disque de Wilde, étant le classique du rock garage américain Little Girl du Syndicate of Sound.
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Mais revenons non à nos moutons, mais à notre rock and roller made in Albion... Wilde a toujours été un très bon ouvrier de la cause du rock and roll, ou un petit maître si l'on préfère. Mais alors que le sensationnel Cliff Richard explose véritablement, dès l'été 1958, avec des compositions originales (dues notamment à Ian Samwell, peut-être le meilleur auteur-compositeur anglais de titres rock débutant à cette époque), Wilde se contente pendant un bon bout de temps de reprendre consciencieusement et avec beaucoup de classe et de talent des tubes d'outre-Atlantique.
Il renverse la tendance en décembre 1959 avec l'excellent Bad Boy, un morceau deux fois original: une création nouvelle donc, et à cause aussi de son ambiance à la fois doucereuse et vaguement menaçante, une vraie réussite reprise par Robin Luke aux States puis par... Françoise Hardy en France.
Et la conclusion de la chanson: «Bad boy could be good boy» correspond à peu près dans la chronologie des événements à... son mariage, le 2 décembre 1959 (devant une foule de fans hystériques) avec Joyce Baker, une des trois chanteuses des Vernons Girls, le trio féminin qui apparaît dans de nombreux shows TV de rock and roll, presque tous disparus des archives, à notre regret éternel.
Cette démarche d'hyménée people (comme on ne disait pas alors) est déconseillée par les managers et producteurs des fifties : un chanteur de rock devant rester «accessible», donc célibataire, dans l'imaginaire teint en rose des jeunes fans aussi naïves qu'énamourées ! Mais Joyce est toujours l'épouse de Marty, et la mère de Kim et Roxanne Wilde.
Et aussi de Ricki (pas Ricky) Wilde, un chanteur éphémère des années 70, qui se tourne ensuite vers la production. Pas de trace ni d'évocation de Ricki dans cette célébration des cinquante ans de show-business de son père... |
LE SHOW
Le groupe présent est appelé the Wildcats, mais en dehors des invités prestigieux (voir plus loin) il s'agit de musiciens peu connus, avec notamment le guitariste soliste Neville Marten.
Une vraie claque pour l'amateur lorsque Marty, portant beau, commence le spectacle avec cet air plein d'une atmosphère glauque et envoûtante, peut-être le premier succès dont la mort est le thème: Endless Sleep.
Marty Wilde, Roxanne, Kim et Hank Marvin
Les grands gestes quasi christiques (les bras largement déployés de part et d'autres du tronc) qu'il a tant effectués devant les caméras dirigées par Jack Good, ce producteur visionnaire qui ne laissait pas le moindre clignement d'yeux au hasard.
Un démiurge, auquel les aspirants stars se devaient d'obéir au doigt et à l'oeil. Un créateur d'images hors pair, dont il n'existe pas encore d'équivalent américain en 1958 ou 1960, avant l'apparition des dictateurs artistiques de génie Berry Gordy et Phil Spector, qui eux aussi utilisent leurs artistes comme de la pâte à modeler. Wilde recrée donc la magie, la gestuelle si spécifique de cette ère héroïque finalement méconnue de beaucoup.
La voix est assurée, la coiffure impeccable et toujours abondante, la taille presque fine. On dira: magnifiquement bien conservé !
Ensuite, le très attachant voire tout à fait irrésistible Little Girl, le titre de Wilde préféré de l'auteur de ces lignes (ce dont vous vous moquez éperdument à juste titre) !
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Un des plus fameux imitateurs de Buddy Holly est Bobby Vee, dont Marty reprend le gentillet Rubber Ball, mais avec un synthé quelque peu envahissant.
Un petit instrumental: le célèbre Nut Rocker de B.Bumble and the Stingers (Kim Fowley), avant le langoureux Sea Of Love de 1959, qui redevient un succès par d'autres artistes anglais en 1984: les Honeydrippers, avec Plant et Page !
Retour aux tout débuts, avec le thème de Six Five Special, puis l'éternel Freight Train. Un classique du folk américain, repris naturellement dans le si important mouvement skiffle anglais, qui a immédiatement précédé et quelque part nourri la première vague anglaise du rock and roll.
Marty et sa fille Roxanne
La fille de Marty a rejoint papa. Kim ? Non, pas encore: une jolie surprise nommée Roxanne, jupe courte à franges, et sourire si «anglais» (je suis incapable de le définir), qui me fait penser à celui d'une jeune prêtresse actuelle britannique de la soul: Joss Stone.
Marty parle de temps en temps, en racontant notamment comment il a découvert les Everly Brothers: pendant la première semaine d'une tournée de 1957 avec Colin Hicks, le frère de Tommy Hicks, autrement dit Tommy Steele ! Du coup, un beau duo pour le superbe et même poignant So Sad des deux frangins légendaires, par Marty et Roxanne. Un des plus beaux passages assurément.
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MYTHIQUES JET HARRIS ET TONY MEEHAN
Oui il en jette (pathétique à pleurer, je sais !), le mythique premier bassiste officiel des Shadows - Drifters même à l'origine - Jet Harris, également un des tout premiers musiciens anglais à utiliser une basse électrique, avant même de rejoindre Cliff.
Une sorte de pince-sans-rire qui fait presque penser à Buster Keaton sur le tard dans ses avatars parisiens: lorsque l'acteur au sourire absent s'exhibe en auguste un peu sinistre et parfaitement impassible au cirque Médrano.
Harris apparaît tel un vieux rapace décharné, qui parvient, à travers un concentré de flegme bougon aussi épais qu'une purée de marrons, à dégager une sorte de vis comica irrésistible et ambiguë. En fait, il est presque impossible de discerner le premier du second degré chez ce personnage étonnant, qui fut une idole au physique à l'avenant dans les grandes années, même après son éviction des Shadows par Bruce Welch en 1962. Est-il sujet à une franche dépression ? (Il a connu plus de revers que de bonheur dans sa carrière et dans sa vie privée.) Ou joue-t-il ? Je ne peux me prononcer.
Qu'attendent les cinéastes pour se jeter sur un personnage aussi typé, étonnant, qui déconcerte et fascine même ? Un humour bienvenu lorsqu'il annonce Theme For Something Really Important : «Un de ces airs connus dont le titre est plus long que le morceau lui-même» !
Mais il joue aussi notamment ses deux gros hits avec Tony Meehan: Scarlett O'Hara et Diamonds. Les derniers feux glorieux du rock instrumental, avant la déferlante de la Beatlemania et des groupes vocaux, pour lesquels le côté purement instrumental est absent ou du moins extrêmement marginal.
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Marty et Jet Harris
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Marty et Bruce Welch
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DEUXIÈME PARTIE
Après un entracte, Marty se repointe, chaussé de pompes bicolores !
Toujours aussi élégant, avec un costume brun foncé, et des chaussures de soie blanche. On peut savourer sa version du fameux Jezebel de Frankie Laine, et celle, impeccable, de Danny, le thème refusé pour la bande-son du meilleur film mettant en scène Elvis ( King Creole, un des seuls très bons pour être honnête).
La version anglaise de référence de Danny est celle de Cliff, encore avec les Drifters, sur son tout premier album enregistré en février 1959. Pour Bad Boy, une réunion de la meilleure formation des Wildcats: avec le très renommé Big Jim Sullivan à la lead guitar, Brian Locking à la basse et Brian Bennett à la batterie. Le guitariste rythmique d'époque moins connu Tony Belcher n'a pu venir, pour cause d'épouse malade. Un grand moment.
60's AUSSI
Certes, Wilde est considéré comme un pionnier du rock britannique des années cinquante. Mais au-delà des classifications trop étroites de ces laborantins qui se font appeler rock-critiques (il y en a quelques-uns très bons !), il faut se souvenir que sa carrière embrasse plusieurs décennies; parfois dans les coulisses, mais de façon très importante et créative. Wilde a composé pas mal de chansons.
Dans cette célébration de ses cinquante ans d'activités artistiques professionnelles, il nous livre un très beau Tomorrow's Clown dû à lui, et destiné à Roy Orbison à l'origine, comme il nous l'explique. Il ne peut le présenter à l'immense Texan aujourd'hui disparu, pour cause de tournée (d'Orbison). |
Sous un pseudonyme, il compose un autre titre qu'il interprète ici,et qui connaît une bien meilleure fortune: le très mélodieux Jesamine, une création des Bystanders mais devenue un succès anglais énorme à l'été 1968, par the Casuals. Cette période (dès le printemps de cette année-là) correspond à une grande vague de rock revival, qui commence dans le pays de Marty.
Bizarrement, il n'en profite pas à l'époque sur un plan discographique. Au contraire, il obtient son seul tube chez nous à ce moment avec une tache dans sa production: l'exécrable Abergavenny, une véritable aberration, reprise par Claude François à qui cette scie irritante, voire corny en diable convient parfaitement. C'est tout dire ! Inconnue en Angleterre, et heureusement absente de son répertoire depuis lors. Tout le monde peut se tromper !
Pour ces souvenirs de la décennie suivante, il nous gratifie notamment, avec Roxanne, d'une belle version du très fameux Something Stupid de Carson and Gaile, popularisé immensément par Frank et Nancy Sinatra. Nights In White Satin avec Justin Hayward des Moody Blues, peut paraître étrange à ceux qui ne connaissent pas les arcanes de cette histoire.
À ses tout débuts, Hayward joue de la guitare dans l'éphémère trio the Wilde Three en 1965, avec Marty et Joyce, qui ne rencontre aucun succès dans cette nouvelle aventure musicale.
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Marty et Justin Hayward |
Marty et Kim Wilde
Les derniers morceaux de ce DVD exemplaire constituent un très excitant crescendo, avec la présence ô combien jubilatoire des Shadows Marvin, Welch et Bennett: on peut profiter de Summer Holiday (Welch accompagne au chant) ou même de Move It ! Comme quoi les deux rockers anglais leaders de cette époque peuvent s'apprécier.
Un Sorry Seems To Be The Hardest Word (Elton John) en duo avec Kim Wilde - pas la meilleure chanteuse, il faut bien l'écrire - contribue à prouver l'éclectisme du père, et à le délivrer du carcan des idées reçues que certains s'obstinent à garder sur (ou contre) les artistes. |
Le Roll Over Beethoven final de ce bon Chuck s'apparente à une joyeuse jam qui met en scène toute la bande (sorry s'il en manque un ou deux, je n'ai pas revérifié !).
Et ces quelques minutes qui clôturent la fête revêtent un caractère historique passé inaperçu: la réunion-éclair de TOUS les Shadows de fin 1961 et début 1962, avec Marvin, Welch, Bennett ... et Jet Harris dont on ne sait trop pourquoi il est écarté de toutes les reformations de notre mythique groupe instrumental, ET vocal, que ce soit avec ou sans Cliff.
Marty n'hésite pas à clamer son amour profond pour le rock de cette première génération; ce qu'on partagera sans aucune réserve.
De gauche à droite :Marty - Justin - Big Jim Sullivan - Hank Marvin - Kim Wilde - Brian Bennett - Bruce Welch- Licorice Locking - and the Wildcats
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Programme anglais:concert de Marty Wilde 6 décembre 1959 au Granada de Tooting. Gene Vincent présent dans son show: son tout premier show anglais. Historique !
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BONUS
Comme souvent dans ce genre de DVD, les bonus comprennent plusieurs interviews, dont surtout celle du chanteur lui-même, qui raconte notamment ses débuts - pas seulement évidemment - avec un luxe de détails bienvenu. La plupart des protagonistes s'expriment aussi, dont ses deux filles, trois des Shadows (sans Bennett), Justin Hayward etc. Hautement recommandé !
FIRST HALF
01 Endlest Sleep
02 Little Girl
03 Rubber Ball
04 Nut Rocker
05 Sea of Love
06 Six Five Special
07 Freight Train
08 Puttin' On The Style
09 So Sad ( To Watch Good Love Go Bad)
10 Scarlett O'Hara
11 Theme For Something Really Important
12 Diamonds
13 Like I've Never Been Gone
14 I Will
15 I'd Never Find Another You
16 Halfway
17 Apron Strings
18 Do You Wanna Dance
19 Kids in America |
SECOND HALF
20 Jezebel
21 Danny
22 It Doesn't Matter Anymore
23 Bad Boy
24 Tomorrow's Clown
25 Jesamine
26 Here Comes That Feeling
27 Something Stupid
28 Nights In White Satin
29 Only Sixteen
30 I Remember You
31 Summer
32 Move It
33 Donna
34 A Teenager In Love
35 Sorry Seems To Be The Hardest Word
36 Are You Lonesome Tonight
37 Roll Over Beethoven
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BORN TO ROCK N 'ROLL THE 50TH ANNIVERSARY CONCERT FEATURING Special Guests (in alphabetical order)
Brian Bennett
Jet Harris
Justin Hayward
Brian "Licorice" Locking
Hank Marvin
Big Jim Sullivan
Bruce Welch
Roxane Wilde
Kim Wilde
The Wildcats Are: Eddie Allen, John Dutton, Bryan Fitzpatrick, Neville Marten, Roger Newell
FILMED LIVE AT THE LONDON PALLADIUM SUNDAY 27TH MAY 2007
Personal Management Joyce Wilde
Filmed, Edited and Produced by Dash Productions Ltd, UK for Marty Wilde Productions Ltd
Producer Paul M Green
Editing. Post Production and DVD Authoring Tom Grimshaw
Audio Recording
Recorded on the Twenty First Century Mobile by Martin Wilding & Oli Powell
Audio Mixed by Sean J Vincent @ Psyco-Central Productions
For Marty Wilde Productions Limited
Thanks to Brian Berg, Hannah Tandy and all at Universal Music
www.martywilde.com
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