Jeunesse rebelle made in 1965
Au début des années 60, les jeunes aimaient se retrouver avec leurs copains dans l'intimité de leur chambre, de leur cave ou de leur garage. Ensemble, ils écoutaient les derniers tubes en provenance d'Angleterre. Profitant de la moindre occasion, ils invitaient des filles chez eux à la maison pour discuter, danser, draguer et pourquoi pas flirter ?
Dans la séquence, Jean-Claude, Jieme et Bernard passent l'après-midi ensemble en compagnie de deux jolies blondes. Pourtant, la communication ne semble pas aisée à établir. Chacun semble prisonnier de sa propre bulle.

Jean-Claude VDC, J.Jième et Bernard K. - Inséparables et si différents.
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Cathy D. (comédienne)
Nicki L. (mannequin)
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Jean-Claude ... le beau gosse
Jean-Claude, délicat, soigne son look et ne compte guère ses conquêtes.
Cet après-midi là, Jean-Claude ne se fait pas beaucoup d'illusions. Les habituels baratins, vantardises ou tentatives de séduction ne produisent aucun effet. Nicki n'accroche pas.
Bernard... l'acteur permanent
Bernard, le solitaire, perdu dans la démesure
Passionné des guerres de Napoléon, il aime s'identifier à son héros.
Bernard vit volontiers dans un monde imaginaire. Tandis qu'il écluse whisky sur whisky, il se voit sur le champ de bataille de Waterloo. Il s'imagine combattant aux côtés de l'Empereur.
Jean-Marc... l'obsession de la caméra
Jieme assiste placidement aux manèges de ses copains et des deux filles, qu'il filme comme s'ils étaient les acteurs d'un film. L'objectif de la caméra suit Jean-Claude qui semble se planter, pour une fois. Son sex-appeal ne fonctionne pas. Nicki préfère danser avec sa copine Cathy.

Jieme observe ses copains avec humour et désinvolture.
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Le cynisme avéré de Bernard et son étrange attirance pour l'époque napoléonienne sonnent bizarre. Ne se construit-il pas un personnage de soudard pour dissimuler son ennui et sa solitude ? Et Jean-Claude ne se réfugie-t-il pas dans son narcissisme afin de protéger ce qu'il croit être son véritable capital ? Son sex-appeal ?
De son côté, Jieme, qui fait partie de ce petit clan, se protège. Il a pris le parti de ne pas juger et donc de ne pas s'investir. Son oeil de cinéaste se contente d'enregistrer ce qui se passe autour de lui. Le trio qu'ils forment, c'est un peu leur ilot, celui qui les isole du monde des adultes... qu'ils redoutent. |
A la fin de l'après-midi, il y a de l'électricité dans l'air. C'est l'explosion. Les masquent se mettent à tomber. Heure de vérité ou de simple défoulement ? S'ensuit ensuite une cascade de plans filmés dans les rues de Bruxelles dans la plus totale décontraction.

Nicki |

Bernard K. |


Article publié dans Salut les copains N° 40 ( novembre 1965)
INFOS : Conception du Mauvais Age
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