J-H.De Groot : Mon premier souvenir musical date de l'Expo 58. Je me rappelle avoir vu Harry Belafonte, interprétant plusieurs chansons devant le pavillon américain.
Vers quinze ans, ma mère m'a offert un abonnement, à l'Ancienne Belgique, ce qui m'a permis d'assister, les samedis après-midi, aux concerts des vedettes françaises de passage en Belgique ainsi que des premiers artistes anglophones comme Dionne Warwick et Gene Vincent.
Après le spectacle, quand le public quittait la salle, la vedette passait généralement par les vestiaires et distribuait des autographes à ceux qui avaient attendu. C'étaitfacile, c'est donc devenu une habitude.
Je n'étais pas le seul. C'est là que j'ai fait la connaissance d'Erik Machielsen, autre grand chasseur d'autographes, qui m'avait déjà devancé . Puis je me suis acheté un Instamatic pour garder un souvenir impérissable de ces artistes.
J'ai aussi vu beaucoup de groupes belges, dont les Cousins, les Sunlights, les Ombres, les Saphirs qui se produisaient dans les salons de thé des grands magasins comme l' Innovation ou le Grand Bazar ou sur les plages du littoral.
Cette passion me servait surtout de prétexte pour pouvoir sortir de chez moi et voir du monde. Je me rappelle avoir couru le même jour de 1965 pour voir Sacha Distel, en matinée à l'A.B et Chuck Berry dans un studio d'enregistrement de Waterloo (*) dans la soirée ; le premier était réputé comme un excellent guitariste, le talent du second est aujourd'hui considéré comme limité mais pour moi il n'y avait pas photo : le rock avait gagné.
Johnny lors de la semaine du 22 au 27 avril où il
passait en concert à l'Ancienne Belgique © jHdg
Au début, je tenais surtout à garder un souvenir de ces différents artistes que je rencontrais ; puis, je me suis laissé prendre au jeu au point de devenir un véritable collectionneur. C'est devenu une passion.
Je n'ai plus établi de véritable distinction entre les vedettes que j'admirais et celles qui ne me disaient rien. La seule chose qui comptait était d'agrandir ma collection d'autographes et de photos prises sur le vif.
À ce jour, j'ai conservé une dizaine de classeurs avec les fiches individuelles de chanteurs et de musiciens anglais et américains, sur lesquelles figurent leur autographe et leur photo.
Chuck Berry au studio Universal -Waterloo
6 février 1965 © jHdg
(*) Là où j'allais rencontrer Jimi Hendrix deux ans plus tard.
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En septembre 1968 (pour mes 20 ans), j'ai été, pour la première fois, passer un week-end à Londres. Avec un concert intéressant chaque soir, c'était passionnant. Par la suite, j'ai remis çà, une demi-douzaine de fois par an.
Vers la moitié des seventies, j'ai fait la connaissance de Piero Kenroll qui m'a fait rencontrer Bert Bertrand.
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Bruce Springsteen
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Par la suite, Piero m'a permis de publier plusieurs de mes photos dans la rubrique sur le rock pour l'hebdomadaire Télémoustique.
J'ai aussi fait partie de l'aventure du magazine More/En attendant.
Parmi les centaines de concerts auxquels j'ai assisté et qui m'ont le plus marqué je citerais volontiers : les Small Faces, Paul Simon, les Beach Boys (Londres en 1968), les Byrds, le Manassas de Stephen Stills (Amsterdam en 1972), Bruce Springsteen (Amsterdam 1975,) Procol Harum, Billy Joel, Sensational Alex Harvey Band et les hilarants Alberto y lost trios Paranoïas. Plus bien sûr, tous ceux que j'oublie.
Jim Morrison © jHdg
Les concerts qui m'ont le plus impressionné par leur ampleur de foule restent pour moi Wembley en 1974 qui a réuni à Londres 72.000 personnes pour Crosby, Stills, Nash & Young ; Central Park à New-York en 1981 avec 300.000 fans de Simon & Garfunkel.
Pour la qualité visuelle du show, le spectacle Welcome to my nightmare d'Alice Cooper à ANvers en 1974 et The Crazy World of Arthur Brown à Kasterlee en 1968.
Les concerts qui m'ont vraiment déçu restent peu nombreux. Parmi eux, T.Rex à Forest-National, Bill Haley à Anvers, les Sex Pistols à Londres en 1976.
Enfin je garde également un souvenir mémorable de L'homme de la Mancha avec Jacques Brel à la Monnaie, (1968) même s'il ne s'agit pas de rock.
Rod Stewart et Ron Wood - Bilzen 1974 © jHdg
La naissance de ma fille et peut-être aussi la fin de En Attendant a marqué la fin de ma "collectionnite" et fortement diminué ma fréquentation de concerts.
Depuis ces dix dernières années, grâce à ma rencontre avec quelques autres mordus de classic rock, j'ai repris le chemin des salles de concerts à raison d'une dizaine de spectacles par an.
Tina Turner - Bilzen 1975 © jHdg
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