CHRONIQUE

1960-1965

 

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GROUPES ÉTRANGERS

 

Everly Brothers 1959

 

Rolling Stones Bruxelles 1964

 

Les Beatles et la Belgique

 

Clark Richard and his Tropical Stars

 

Chuck Berry en Belgique

 

Dave Berry à l'Ancienne Belgique 1965

 

Gene Vincent en Belgique

 

Bill Haley en Belgique

 

Rock Around The Clock

 

Les Animals en Belgique (juillet-septembre 1965)

 

Cliff Richard et les Shadows en Belgique - 1964

 

Vince Taylor en Belgique à l'Eldorado 1961-1962

 

Jack Hammer

 

LA FRANCE ET LE ROCK

 

Johnny Hallyday octobre 1961

 

Les Chats sauvages et la Belgique

 

Disco Revue, un magazine de légende

 

Les orchestres belges au Golf-Drouot

 

Période yé- yé et Cinéma

Nouvelle vague

 

EN BELGIQUE

 

Galas et concerts vedettes - années 1957 -1958 -1959

 

Agenda des concerts rock 1960-1965

 

Galeries St-Hubert - La Voix de son Maître - le Blue Note

 

Secrétariat des Artistes de Jean Martin

 

Jimmy Morgan, chanteur des sixties

 

FESTIVALS

 

Festival Comblain-la-Tour 1964

 

Festival Guitare d'Or

Ciney 1962-1965

 

Festival Châtelet 1962 à 1965

 

Jazz Bilzen - 1965

 

Gouden Micro sept 1965

 

Parapluie des vedettes - Huy 1965

 

Wolu-City 1965

 

 

DANCINGS

 

Dancings, clubs, boites de nuit avec carte des lieux branchés de Bruxelles - années 1960 - 1970.

 

Ben - Hur et Récréation

 

Les Cousins Grand Place

 

Le Brasseur - Le Rocking Center

 

Le Relais de la poste -Le Twenty Club (1964)

 

Côte belge La Panne 1963 Le Clapotis - Belmondo tourne Week-end à Zuydcoote.

 

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GOUDEN MICRO 1965

Dimanche 12 septembre

60 GROUPES FINALISTES

Gouden Micro ANtwerpen

 

 

Overijse :


THE FALLOUTS

THE TEENAGERS

THE CHEYENNES

DANNY MITCHELL AND THE EAGLES

THE NAVARONS

THE MIDGETS

THE PARRETS

 

Eeklo :


THE SURF RIDERS

THE BLACK STONES
THE JAGUARS

PJ AND THE FACES
RIFF ROBBINS AND THE DEVILS

THE ROCKING THUNDERS

SYLVESTER'S TEAM

 

Mechelen :


THE MIDNIGHTS

THE YOUNG DEVILS
LES MYSTÉRIEUX

LES HIPPOCAMPES

THE ELECTRONS

THE MUSTANGS

THE BLUE BEATS

 

Maldegem :


THE ATLANTICS

THE BEATFIVE

THE NIGHT-FLYERS
THE RICKY'S

THE SWALLOWS

THERRY AND THE BEATNIKS

EDDY RICHARD AND THE MUSKETEERS

 

Aarschot :


LES MERCENAIRES

WILLY AND HIS HOD STRINGS

THE LIONS

THE ROBOTS

LITTLE JIMMY AND THE SHARKS

THE RUBY'S

THE DALTONS

THE FENTONES

THE HOLLYWOOD TWISTERS

 

Baasrode :


THE COMETS

THE SQUIRRELS

THE SPOTLIGHTS

THE TWENTIES

THE LONELY BACHELORS

LES ÉTOILES BLEUES
LOS BAMBINOS

THE MERCURYS

THE SELECT STARS

 

Drieslinter :


THE RIVER BOYS

THE VENGERS

THE SHADOOGIES

THE INSTIGATORS

THE BLACK SHARKS
THE CRONY'S

THE ROMANO'S

 

Ieper :


THE RAVES
THE MIDGES
THE NAVAJOS

THE YOUNG ONES

THE PARAMOUNTS

JOSE DERIJCKERE

SWINGING JAGUARS

 

RÉSULTATS ET PALMARÈS FINAL

1. Les Paramounts (Gand)

2. Les Mystérieux  (Bruxelles)

3. Sylvester's Team (Bruxelles)

4. Les Navarons (Anvers)

5. Les Twenties ( Merchtem).

 

Gouden Micro ANtwerpen

La grande finale du Gouden Micro à Anvers

 

 

SYLVESTER'S TEAM

 

Sylvester's Team s'était fait vivement remarquer lors du huitième et dernier éliminatoire à Eeklo par une prestation terriblement originale. On ne trompe pas la vérité en prétendant que Sylvester's Team étaient les meilleurs showmen de la finale. Non seulement pour  la vue mais aussi pour l'ouïe, nous avons été étonnés car ce qu'ils faisaient était nouveau. Francis Bay considère ces musiciens comme de très hautes valeurs.

 

Sylvain Vanholme : Après avoir travaillé tout l'été comme des dingues au Venus, on était rôdé comme des fous. On s'est senti prêt à en découdre avec les autres formations et à entrer en compétition avec elles.

 

A ce sujet j'ai une anecdote à raconter. Quand on  a joué devant cet énorme auditoire, on était tellement chaud que j'ai fais un truc complètement dingue, que je ne n'ai plus jamais recommencé depuis. A un moment donné, Jean-Marc se lance dans un solo d'harmonica. Je ne sais pas ce qui me prend, mais sans doute poussé par l'ambiance, je m'accroupis derrière lui, glisse ma tête entre ses jambes et me mets à le soulever avec mes épaules, tout en essayant de me redresser tant bien que mal.

 

Il faut savoir que Jean-Marc était plus grand que moi et pesait surtout très lourd. Je me demande comment j'ai fait pour porter une charge pareille !

 

Vanholme gouden micro

 

Jean-Marc s'est laissé faire comme si ça faisait partie du show et il a continué à jouer de son instrument, tandis que moi j'enchaînais ensuite à la guitare. On a connu une ovation extraordinaire.

 

Je ne l'oublierai jamais. Mais moi j'avais le dos en compote.

 

Sylvee Vanholme

Sylvain Vanholme - Jean-Marc Destrebecq

 

A propos du Sylvester's Team :  A-t-on découvert de nouveaux talents, dimanche dernier, au Palais des Sports ? Le Gouden Micro 1965 donnera-t-il à la Belgique une équipe qui coupera les cheveux aux Beatles ? Qui sait, nous dit Francis Bay : ce sont quatre types bizarres dans un costume de croque-mort.

 

Ils ont beaucoup de cheveux à revendre aussi bien sur la tête que sur le menton. On dirait des mauvais garçons mais ils ont du talent et ils ne sont pas bêtes. Ils n'ont pas gagné mais ça s'est passé de justesse.

Si leur travail avait été aussi fini et soigné que celui des Paramounts et des  Mystérieux alors le résultat aurait pu être tout autre. En ce qui concerne leurs qualités artistiques et leur originalité, ces quatre «phénomènes » ont laissé une forte impression sur Francis Bay et Freddy Rottier.

 

Kwik (N° 178) 17-23 septembre 1965 - traduit en français

 

 

Sylvesters' Team

Gégé, Jean-Marc, Sylvain et Freddy

 

 

Jean Jième : Quand tu relis ce que les « critiques » de l'époque radotaient sur votre compte, quelle est ta réaction ?

 

Sylvain Vanholme : Ca résume bien l'esprit de l'époque. Les animateurs de radio, certains agents de spectacle, firmes de disques, journalistes et surtout les musiciens professionnels d'un certain âge étaient dépassés. Ils avaient du mal à suivre le rythme, à encaisser aussi rapidement autant de bouleversements tant sur le plan musical que sur celui de la mode ou même des mœurs.

 

A peine avaient-ils digéré le phénomène Elvis avec l'arrivée du rock, qu'ils devaient s'adapter aux Beatles, puis aux Stones, considérés comme particulièrement agressifs, puis à la soudaine et considérable expansion de la beat musique anglaise.

 

En même temps ils devaient accepter la mode des longs tifs pour les mecs puis des mini jupes pour les filles. Ils ont sans doute pensé que ça ne durerait pas, que ce n'était qu'une mode excentrique et donc passagère. Ils se sont bien trompés. En fait, ils n'étaient pas en phase avec leur temps.

 

Tout ceci se vérifie parfaitement dans les résultats du classement effectué par le jury du Gouden Micro. Comme nous avions le choix du répertoire, nous avions décidé de jouer du Bo Didley et pas les derniers tubes à la mode du juke-box, comme l'ont fait les Paramounts.

 

De plus notre jeu de scène était musclé, voire provocateur. On était à des années lumières des trois petits pas à gauche, puis à droite des Mystérieux, hérités des Shadows.

 

Je pense à notamment à Freddy qui tapait le rythme comme un endiablé avec des maracas sur ses toms. Il est certain que nous avons dérangé et même provoqué les membres du jury, constitués principalement de « vieux » musiciens. Allez, disons « classiques »  pour ne pas les offusquer.

 

Jean Jième : En résumé, sur le plan de l'originalité, le Sylvester's Team méritait la première place. Mais vu le contexte de l'époque, le jury ne pouvait pas vous l'octroyer ?

 

Sylvain Vanholme : C'est ça ! Mais pour nous ça n'avait aucune importance. L'essentiel résidait dans le fait de participer à ce concours et ainsi de nous faire connaître. Ceci dit, malgré notre troisième prix, nous avons tout de même gagné une bagnole.

 

 

 

 

 

 

Lire la bio complète du groupe

 

 

THE SHAKE SPEARS

 

Gouden Micro 65

 

Alan Escombe (bass guitar) : The year they won the Gouden Micro we were the afternoon "vedette" attraction, and the Animals were the evening "vedette" attraction. I wonder if Sylvain remembers this ?

 

Gene Latter and Ron Patton were in the band then, and we also had two girl dancers so that when we played Do The Shake Spear, they could dance with Gene.

 

It was on that show that Belgian radio recorded The Saint live which we released as a single. (A minor mistake - The Animals had already recorded and released We Gotta Get Out This Place before the show at the Gouden Micro - it was already a hit in Belgium.

 

Before the show Gene Latter, Ron and myself spent the early afternoon getting pretty drunk with Chas Chandler and Eric Burdon at a hotel in Antwerp. Albert van Hoogten was not at all happy as he thought we wouldn't be able to play !

 

 

 

C'est au cours de cette nuit mémorable, qu'une version rock instrumentale de The Saint sera enregistrée en live.

 

THE SAINT LIVE

http://www.youtube.com/watch?v=x64KdDIL5tw

 

 

 

 

 

LA BIOGRAPHIE COMPLÈTE DES SHAKE SPEARS

en 5 chapitres

 

 

Jean-Noël Coghe (*): Le lendemain dimanche en fin d'après-midi, au bar de l'hôtel, Dave, Hilton, John et Chas jouent aux cartes. Nous apercevant, ils sourient, mais leurs traits sont tirés.

 

Eric descend de sa chambre, son sac à la main. Les autres s'éparpillent. Peu après, tout le monde est dans le hall. Nous pouvons partir. Il pleut de nouveau.


Abordant la périphérie d'Anvers, nous évoquons le problème linguistique qui divise la Belgique. À Charleroi, le public se composait de jeunes Wallons en partie sous influence française. Ce soir Die Gouden Micro se déroule en Flandres, et concerne une audience plus ouverte à la culture anglo-américaine. Les voitures s'arrêtent devant l'hôtel où le directeur demande aux musiciens de signer le Livre d'or.

 

Anvers - Gouden Micro

 

Vers 22 heures, un ami de Jean Vanloo, M. Romeyns, correspondant du Cashbox (la célèbre revue professionnelle américaine), vient nous chercher. « Au Palais des sports, ils sont près de 10 000 à attendre », annonce-t-il.

 

Dès que nous pénétrons dans l'enceinte, les musiciens sont assaillis par des photographes, radio-reporters, journalistes qui les suivent dans leur loge. Eric, Chas et John répondent aux questions des trois radio-reporters. Dans un coin, Dave - fanatique de la photo - discute matériel avec un journaliste. Plus loin, Hilton et Roger Fennings s'accordent et jouent de la guitare. Au milieu de cette pagaille, Alex cherche désespérément un tournevis.


Il est temps. Chacun sort de la loge. De la salle, nous parviennent des cris, des milliers de cris. Impressionnant. Les musiciens gravissent le petit escalier pour atteindre le podium. Je les suis. De puissants projecteurs balayent la scène et nous aveuglent. Devant nous, un trou noir, immense, d'où jaillissent tous ces cris... J'ai le vertige.

 

I'm Crying. C'est parti. Jean Vanloo est derrière moi, heureux. Cette tournée est une réussite. Les Animals entament  The House of the Rising Sun, et j'éprouve, comme lors de la première écoute de ce disque, cette même sensation de fascination... Je suis de nouveau parcouru de frissons.


 

À l'issue du show, règne un certain flottement. Descendus de scène, tous se précipitent dans les voitures. Le véhicule qui doit nous guider pour la traversée d'Anvers n'est pas là. Tant pis, on démarre. Nous regagnons l'hôtel et chacun se retire dans sa chambre. Puis, en ordre dispersé, ils nous rejoignent au bar. Il est près d'une heure du matin.


Jean Vanloo n'est pas encore revenu du Palais des sports. Affalés dans de profonds fauteuils, nous discutons. Fatigués, vannés. Dave trouve la force de nous faire rire. Il tend la jambe gauche, la secoue, provoque un cliquetis étrange. John Steel attrape le fou rire. Il le communique à tous, même au maître d'hôtel qui ignore pourtant les raisons de notre hilarité.

 

Vanloo et Alex sont là. Ils se retirent pour solder les comptes. Patrick et Didier, les apprentis roadies, partent pour Bruxelles avec le chauffeur, pour déposer le matériel au fret de l'aéroport.

 

On prend une nouvelle consommation. Le maître d'hôtel en profite pour se faire dédicacer une photo. Eric lui offre un verre.

Alex, Jean et Roger reviennent. Nouvelle tournée.

 

Il se fait tard. Le maître d'hôtel refuse de nous servir. Il n'accepte pas que l'on serve à de bons clients de la bière qui ne soit pas fraîche. Aurions-nous déjà liquidé toute la réserve de bière ? Finalement, on se fait une raison. Cette tournée s'achève. Tout le monde se lève, se salue, se remercie, échange des adresses, de nombreuses poignées de main, le cœur gros.

 

Nous nous reverrons un jour, n'est-ce pas ?

 

 

Lire bio de Jean-Noël Coghe

(*)  Autant en emporte le rock  - page 59 à 61– Édition Castor Astral